IV Congrès Mondial de Brachylogie en Côte d’Ivoire : (Abidjan, 19-20-21-22 octobre 2021)
La Brachylogie face au désastre
(Abidjan, 19-20-21-22 octobre 2021)
Comment ne pas être saisi de frayeur face au spectacle qu’offre l’humanité aujourd’hui ? À peine une contrée sort-elle d’une crise qu’une autre partie de la planète est traversée par un désastre aussi tragique que spectaculaire. L’humanité vit un constant bouleversement auquel on a du mal à trouver réponse. Si on se réfère à Rousseau, on pourra dire que le désastre dans lequel se trouve l’homme est le propre de l’homme car depuis le 18è siècle, dans Du contrat social, il n’a pas manqué de souligner que « l’homme est né libre et partout il est dans les fers ». Des siècles plus tard, soit en 1993, dans L’Interdit de Salah Stétié, on peut encore noter ceci : « L’homme, face à l’univers, se trouve en situation interrogative. Que lui veut-on, et pourquoi ce nid de merveilles, ce nid de vipères ? Et pourquoi, brusquement, aussi brusque que fut son entrée en scène, ce départ imposé, cette expulsion hors du rutilant théâtre bien avant, semble-t-il, la fin de la pièce, rideau soudain tombé, lumières éteintes ? L’arc qui va de la naissance à la mort porte en lui à chaque instant la flèche qui tue. Oui, pourquoi ? » Il semble que l’humanité s’est installée dans un désastre sans nom, et cela à tous les niveaux, installant ainsi, à son tour, l’homme dans une passivité désastreuse et un questionnement de cet ordre : la passivité est peut-être au bout du questionnement, mais lui appartient-elle encore ? C’est pourquoi, le désastre doit être interrogé parce qu’il est un phénomène sur lequel beaucoup a été dit, et sur lequel beaucoup reste encore à dire. À ce propos, nous dit Maurice Blanchot, « Quand tout est dit, ce qui reste à dire est le désastre, ruine de parole, défaillance par l’écriture, rumeur qui murmure : ce qui reste sans reste. »Il appellera alors désastre, « ce qui n’a pas l’ultime pour limite. » De ce point de vue, le désastre est imminence et il est, à la fois, partout et nulle part ; il nous empoigne, nous étreint. Ainsi, la question qui porte sur le désastre est peut-être prière, demande, appel au secours comme le pense Blanchot ; mais elle est aussi et surtout interrogation. D’où l’invite à cette réflexion d’ensemble pour le Quatrième Congrès Mondial de la brachylogie sur la thématique suivante : La brachylogie face au désastre.
Si on admet que le trait du désastre est qu’on n’y est jamais que sous sa menace, alors la Nouvelle Brachylogie telle que initiée par Mansour M’Henni, peut aider à le décrypter et à profondément le penser en ouvrant des perspectives nouvelles au sens de pistes de réflexion et de recherche. En effet, la Nouvelle Brachylogie est une pensée du monde dont le pilier central est l’esprit de conversation et l’idéal éthique est la démocratie, une démocratie de conversation, non celle d’une simple majorité, celle de la démagogie, de l’éloquence et de la manipulation des foules par le pouvoir de la parole. De là le besoin sinon la nécessité pour chacun de réexaminer ses pensées, ses actes, ses paroles, ses rapports à l’Autre de sorte qu’ils ne constituent plus des germes d’éclosion du désastre mais plutôt un miroir à même de renvoyer à soi le sens de la (remise en) question des idées préconçues et la conviction de la relativité des vérités. Ainsi perçue, la Nouvelle Brachylogie offre un vaste champ de réflexion, d’études et de recherches autour du désastre en permettant de trouver dans la dynamique brachylogique du discours la tendance appuyée à l’activation du sens de la conversation et de son essence d’une part, et d’autre part en suscitant dans cette tension conversationnelle dans tous les secteurs de la vie, une nouvelle conscience et une autre intelligence de nos rapports à l’environnement en vue de proposer, à partir d’une approche brachylogique du désastre, les éléments constitutifs d’une société du vivre ensemble.
On peut dire du désastre qu’il donne à voir le monde comme un concert déconcerté que la brachylogie voudrait recentrer pour essayer de donner à l’homme, cet être essentiellement relationnel et cet inlassable quêteur de sens, l’espoir de tracer les sillons d’une vie nouvelle. Et c’est dans ses multiples relations avec ce qui l’entoure et avec lequel il converse que l’on perçoit presque toujours les nombreuses manifestations du désastre. Pensons, un tant soit peu aux différentes guerres, aux drames de l’immigration, au terrorisme sous toutes ses formes, à la dégradation de l’écologie, à l’effondrement de l’économie, à la politique en rapport à la démocratie, à l’Histoire et à la société, à la littérature, aux sciences exactes, à la pédagogie, aux Nouvelles technologies, aux arts, etc. Il ne se passe donc pas de jour sans que l’on assiste à une manifestation évidente du désastre face auquel nul ne peut rester indifférent. Il est donc d’un grand intérêt, sans doute, « d’approfondir l’analyse de la société (…) du point de vue qui nous [permet] de saisir les déterminants, les motivations et les implications » sous-jacents à une nouvelle tendance privilégiant la structure globale de ses composantes et de ses expressions en tenant compte du désastre. Partant de cette affirmation de Mansour M’Henni et dans la perspective de ce qu’il appelle « La Brachylogie générale », nous pensons pouvoir inviter à prolonger la pensée et à approfondir l’analyse de cet aspect important du bouleversement de la société. Ainsi, la Coordination Internationale des Recherches et des Etudes Brachylogiques (CIREB-Paris), la Brachylogia Afrique subsaharienne et l’école doctorale SCALL (le GRATHEL et le Laboratoire Littératures et écritures de Civilisation) organisent le Quatrième Congrès Mondial de Brachylogie autour de la question en rapport avec la préoccupation de l’heure : « La Brachylogie face au désastre ». Autant la Nouvelle Brachylogie se veut pluridisciplinaire, autant l’intitulé de ce Congrès se veut une réflexion ouverte à toutes les disciplines, à tous les domaines de la vie humaine où peut se manifester le désastre définissant ainsi les axes possibles de réflexion.
Les propositions de communications comprenant le titre de la communication, le nom de l’intervenant, son institution de rattachement, un résumé d’une dizaine de lignes sont à envoyer aux adresses suivantes (toutes à la fois) cool_mouss70@yahoo.fr; saran.cissoko@univ-man.edu.ci; mansourmhenni@yahoo.fr; degounougo@yahoo.fr avant le 30 juin 2021.
Pour les modalités pratiques du Congrès :
Dates à retenir :
Réception des propositions : au plus tard 30 juin 2021
Notifications de l’acceptation des propositions : du 20 au 31 juillet 2021
Déroulement du Congrès : Abidjan, 19-20-21-22 octobre 2021
Publication des actes du Congrès : Les normes de rédaction des articles seront indiquées un peu plus tard en fonction de l’éditeur choisi.
Frais d’inscription :
Montant s’élève à 50 € (euros) pour les membres de la CIREB et 80 € (euros) soit 50 000f CFA pour les non membres de la CIREB (les frais d’inscription couvrent le kit du colloque, les pauses-café et les déjeuners durant le colloque). Une possibilité de visite touristique est envisagée. Des précisions seront données avant la tenue du Congrès.
NB : Les frais de voyage et de séjour sont à la charge du participant.
Responsable :
COULIBALY Moussa
Comité d’organisation :
Les membres de la Brachylogia Côte d’Ivoire
Premiers responsables :
Président(s) du comité scientifique de validation des propositions: M. Mansour M’HENNI /
COULIBALY Adama
COULIBALY Moussa
Présidente du comité d’administration : CISSOKO Saran épse COULIBALY
Coordinateurs du comité d’organisation : FAHET T. Faustin, GOUNOUGO Aboubacar, Carole Affoué KOFFI, KONE Ané Constant
Comité scientifique :
Bonhomme Marc (Professeur émérite, Université de Berne-Suisse)
Chiron Eliane (Université Panthéon Sorbonne-Paris I, France)
Gontard Marc (Professeur émérite, Université Rennes 2, France)
M’henni Mansour (Professeur émérite, Université de Tunis El Manar, Tunisie)
Altmanova Jana D’Auria Antonio (Université de Naples « Parthenope », Italie)
Bahloul Noureddine (Université du 8 mai 45 à Guelma, Algérie)
Coulibaly Adama (Université F.H.B. d’Abidjan, Côte d’Ivoire)
Coulibaly Moussa (Université F.H.B. d’Abidjan, Côte d’Ivoire)
Cyprien Bodo (Université F.H.B. d’Abidjan, Côte d’Ivoire)
Diouf Baboucar (Université Assane Seck-Ziguinchor, Sénégal)
Eyenga Onana Pierre Suzanne (Université de Yaoundé 1, Cameroun)
FERRETY Maria Victoria (Université de Cadiz, Espagne)
Ghouati Sanae (Université Ibn Tofail, Kenitra, Maroc)
Gravet Catherine (Université de Mons, Belgique)
Hamdan Dima (Université Libanaise- Beyrouth, Liban)
Hersant Marc (Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3, France)
Kouakou Jean-Marie (Université HB d’Abidjan, Côte d’Ivoire)
Messili-Ben Aziza Zouhour (Université de Tunis El Manar, Tunisie)
Petrillo Maria Giovanna (Université de Naples « Parthenope », Italie)
Renouprez Martine (Université de Cadix, Espagne)
Mounir Serhani (Université de Casa, Maroc)
Tenkoul Abderrahman (Université Ibn Tofail, Kenitra, Maroc)